oh, une autre année...
Ils laisseront leur joie déborder sur l'asphalte, des vestiges prédigérés d'un repas dont la préparation avait été soigneusement conceptualisée à peu près en même temps que l'annonce d'épidémie de gastro, un grand moment de générosité. Il faudra consolider les liens sociaux, et c'est bien assez d'entreprendre ces missions humanitaires deux fois par an ! (noël..). Expression de base, on aura droit à quelque "quelle belle soirée" . On n'oubliera pas que noël, ce n'est pas seulement pour gatouiller copieux devant les morveux qui spéculent sévère sur le nombre de cadeaux que papa noël va leur livrer, c'est aussi pour les vieux. Les vieux, bien qu'ils ne fonctionnent qu'en mode prétérit et qu'il faillent réviser son imparfait du subjonctif pour soutenir la conversation, font un sacré effort pour nous convaincre, que l'année prochaine, ils seront là. Ils en oublient d'être raisonnables. C'est parfois charmant, cette vivacité calculée environ 7 minutes pour parcourir un mètre. Des anges sur le retour... Lorsqu'ils ont l'air de s'endormir, on craind le pire... On subit la seringue de l'inquiétude enfoncée dans le derrière : et puis ça claque comme un martinet ; un pépé rappelé à l'ordre, ça sursaute en même temps que la perception du monde réouvre sa focale 1/8, excellente pour capter les mouvements... je les aime beaucoup, les vieux, ils m'inspirent. Sans doute par répulsion et peur de la mort, de la fatalité où je ne sais quelle fadaise psychanalytique.
Les repas : des instants infinis où je pense à mes tripes. C'est la symphonie en groin majeur de la mastication. Je retrouve des élans mystiques. Je ne pense pas encore à Lourdes, au reniflement sacramental de 40 saints suaires et aux déplacements quotidiens sur les genoux, mais je cherche Dieu. J'aimerais que soit le contraire, mais Dieu est distrait. Je lui pardonne.
Bah, je ne sais encore comme appréhender cette chose infiniment solitaire qu'est le blog. Microcosmos de son moi. Moi, moi et moi. Le royaume de mon nombril.